L’annonce
L’âge de départ à la retraite passerait de 62 à 65 ans.
L’excuse
Cette réforme serait nécessaire pour « équilibrer le régime »
Les faits
Le régime est à ce jour excédentaire. Les prévisions du Conseil d’Orientation des Retraites (COR) prévoient un déficit sur des scenarii allant jusqu’en 2070. Il prévient toutefois que les hypothèses de croissance, d’emploi et d’espérance de vie en bonne santé à 30 ans
sont plus qu’incertaines. En tout état de cause, le déficit maximum estimé dans les pires scénarios s’élève à 15 milliards. Un montant négligeable au regard du budget des retraites (330 milliards) ou des subventions aux entreprises (150 milliards d’euros)...
Le véritable objectif du gouvernement
Le budget consacré aux retraites s’élève à 330 milliards d’euros. Cette manne financière importante (13,5 % du PIB) passe directement des salariés qui cotisent aux salariés retraités (système par répartition) sans transiter par les marchés financiers via les fameux
« fonds de pension » (système par capitalisation où l’argent est placé).
La réforme des retraites a donc pour objectifs :
• De permettre au gouvernement de récupérer du budget après les baisses d’impôts sur les sociétés et les plus riches ;
• Baisser la couverture retraite des salariés pour les pousser vers des systèmes de retraite
supplémentaires par capitalisation et ainsi privatiser progressivement les retraites.
La stratégie du gouvernement
Reporter l’âge de la retraite va :
• Faire baisser les pensions de ceux qui partiront avant l’âge (décote) donc les dépenses ;
• Faire baisser le niveau des retraites à euros constants en prolongeant les carrières qui
ne suivent plus l’évolution du coût de la vie (exemple des fonctionnaires dont la valeur du
point d’indice est déficitaire de 25 % en 20 ans) ;
• Faire augmenter le taux de chômage (des jeunes et des séniors) en maintenant en activité des séniors 3 ans de plus.
Folle coïncidence, le gouvernement vient de détériorer les conditions d’indemnisation chômage.
L’augmentation du chômage causée par la réforme des retraites aura donc peu de conséquences financières.
La carotte
Pour parer son projet de « justice sociale » le gouvernement fait une promesse dans son marketing politique : augmenter les petites pensions. Cet argument brandit systématiquement sans être jamais réglé, voire accru par le manque de revalorisation des pensions, s’il est tenu, le sera sans coût par une baisse des pensions les plus élevées.
Le gain
La réforme permettra au gouvernement de gagner 20 milliards par an.
Les futurs arguments
Face aux premières critiques, le gouvernement prépare déjà de nouveaux arguments :
• L’espérance de vie augmente : c’est faux pour les salariés les plus précaire (25 % décédés à 62 ans) et l’espérance de vie en bonne santé régresse alors que les déserts médicaux se développent ;
• Cette réforme servira pour financer l’école et l’hôpital.
Qui y croit ?
Les salariés, les agents publics font tourner le pays malgré les décisions du gouvernement.
Les salariés, les agents publics subissent les dysfonctionnements quotidiens du pays.
Hôpitaux, écoles, coupures d’électricité, transports, inflation, la libéralisation
de l’économie nous amène à la catastrophe. Il est urgent de stopper cette entreprise de destruction.
Cette réforme ne servira qu’à alimenter de nouvelles baisses d’impôts sur les
entreprises et les grands patrimoines.
Si le gouvernement veut en faire la mère des réformes, pour nous ce sera
la mère des batailles.
La FEETS FO s’inscrit dans le communiqué intersyndical du 5 décembre 2022 et appelle à se mobiliser dès que possible !
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