Le gouvernement Borne, pourtant si souvent décrié, vient de réaliser l’exploit de faire l’unanimité.
En effet, il fait l’unanimité des organisations syndicales de salariés et de jeunesse contre sa réforme des retraites qui prévoit notamment de porter l’âge de départ à 64 ans.
La main sur le cœur Mme Borne ne cesse de répéter son attachement au
régime de retraite par répartition et qu’il n’y a d’autres choix possibles que
ceux du rallongement de la durée de cotisation et le recul de l’âge de départ en
retraite.
Rappelons ici, pour mémoire, qu’entre décembre 2019 et février 2020, la
France a connu un mouvement social contre la réforme des retraites des plus
importants avec des appels à la grève reconductible, le président de la
République voulant supprimer la retraite par répartition au profit d’une retraite
par points. Réforme soutenue par Mme Borne alors ministre de l’écologie !
Il a été le mouvement social le plus important en France depuis les
manifestations contre la réforme des retraites de 2010 et a participé à sa survie
ou sauvegarde.
Quant au caractère inéluctable du rallongement de la durée de cotisation et du
recul de l’âge de départ en retraite, sur ce point aussi, il est intéressant de faire
un retour en arrière et de se souvenir des propos de François Fillon, alors
premier ministre, le 12 octobre 2010 à l’Assemblée Nationale, je cite :
« Pour sécuriser notre régime de retraite par répartition, il n’y a qu’une seule
solution, c’est celle de l’allongement de la durée de travail et de
l’allongement à 62 ans, date à laquelle on prend sa retraite «
12 ans après cette contre-réforme qui devait sauver les régimes de retraite par
répartition, le gouvernement, dans une logique économique libérale décide de
reculer l’âge de la retraite de 2 ans.
La tentative du gouvernement de nous imposer cette contre-réforme n’est que
la poursuite de ses politiques d’attaques systématiques des acquis sociaux,
plus exactement des conquis sociaux. En termes de droit social, il n’y a pas
d’acquis, il n’y a que des conquêtes.
Après avoir durci les conditions d’indemnisation du chômage, avoir réduit la
durée d’indemnisation d’un quart, le gouvernement veut s’en prendre à nos
retraites !
Si nous n’y prenons pas garde, et ne réaffirmons pas de manière forte notre
détermination, notre opposition à ce nouveau recul, notre vie sera : « Berceau,
boulot, caveau »
Rien ne justifie cette contre-réforme, si ce n’est une vision idéologique qui
consiste à faire payer au monde du travail les milliards versés, déversés aux
entreprises, aux plus riches des français pendant la crise covid et cela sans
conditionnalité.
Ces 150 milliards annuels distribués, à quoi ont-ils servi ? Quels en sont les résultats ?
Les services publics sont à l’agonie et les plans sociaux se poursuivent ou sont
annoncés : Camaieu, Toupargel, Courtepaille, GoSport et pour notre
département Yves Rocher qui pourrait supprimer prochainement 300 postes.
Dans le même temps les entreprises cotées au CAC 40 ont battu en 2022, un
record en reversant 80 milliards d’euros de dividendes à leurs actionnaires.
Total a reversé 13.3 milliards, LVMH : 7.1 milliards et Sanofi : 4.7 milliards.
Le patrimoine des 50 familles françaises les plus riches est estimé à 1000
milliards d’euros. Ce patrimoine a été multiplié par 5 en 20 ans !
Lorsque la question de la taxation de ces super profits a été abordée à
l’Assemblée nationale, Bruno Le Maire, ministre de l’économie, au nom du
gouvernement a expliqué qu’il ne savait pas ce qu’étaient des super profits et
qu’il était hors de question de taxer les entreprises !
Ne parlons pas de la taxation des hyper riches !
Il est tellement plus simple pour ce gouvernement et ceux qui le soutiennent
de faire payer les travailleurs !
Dans une interview du week-end dernier, dans Ouest France, Olivier Dussopt,
ministre du travail, estime le déficit des régimes de retraites à 12.4 milliards en
2027.
La taxation ces super profits à hauteur de 15% rapporterait 12 milliards d’euros
soit l’’équivalent du déficit prévisionnel des régimes de retraite en 2027.
Il n’y a aucune urgence, et il n’y a pas non plus de menace à moyen terme de
l’équilibre financier des retraites. M. Macron agite le « chiffon rouge » pour
justifier sa réforme et au passage financer d’autres politiques
Le Conseil d’Orientation des Retraites (COR), technostructure à la main des
gouvernements estime dans son dernier rapport que le système des retraites
devrait, après avoir dégagé un excédent de 900 millions en 2021, être
excédentaire de 3.2 milliards à la fin de 2022.
Où est donc l’urgence de nous faire travailler jusqu’à ce que mort s’en suive ?
Aujourd’hui, les retraites représentent une dépense équivalente à 13.8 % de la
richesse produite par an en France (PIB).
Emmanuel Macron, pour des raisons idéologiques considère que cette dépense
ne peut excéder 14 % du PIB. Il s’est engagé à maintenir cette dépense à ce
niveau. C’est notamment ce qui fondait sa réforme notionnelle de 2019.
En s’arc que boutant sur ces 14 %, le Président de la République nie la
démographie et le vieillissement de la population française.
Aurait-il déjà accepté l’idée de diminuer le niveau de retraite ou d’empêcher
nombre de travailleurs de profiter de celles-ci ?
29 % des hommes les plus pauvres sont morts avant 64 ans. Cette réforme aura
pour conséquence la mort de 15 000 salariés supplémentaires avant que ceux-
ci ne puissent profiter de leur retraite !
Pourtant de nombreuses possibilités existent pour préserver les régimes de
retraite par répartition sans rallonger la durée de cotisation ni reculer l’âge de
départ :
- Taxer les supers profits
- Taxer de manière exceptionnelle les hypers riches
- Rétablir l’Impôt sur la fortune
- Supprimer la flat taxe
- Indexer les salaires sur les prix
- Mettre en œuvre l’égalité salariale femmes- hommes qui représente 6
milliards de recettes nouvelles par an pour les régimes des retraites
- Le paiement par les employeurs de cotisations à taux plein sur les temps
partiels dont les femmes sont les premières victimes
- Augmenter la CSG sur les revenus des capitaux
- Annuler l’exonération de cotisations sociales et la défiscalisation des
primes et heures et supplémentaires
Nous revendiquons la justice sociale et non le recul social.
Travailleuses, travailleurs, notre première mobilisation est un succès, mais sera
sans aucun doute insuffisant. L’ensemble des organisations syndicales vous
invitent à rester mobiliser et à ne rien lâcher, le combat risque d’être long pour
arriver à des résultats. Nous comptons donc sur vous et vos capacités à
mobiliser vos collègues en entreprises pour qu’ils nous rejoignent dans le
combat qui nous attend pour faire reculer ce gouvernement et leurs petits
acolytes quant à cette réforme injuste et violente.
S’il faut aller jusqu’à la grève interprofessionnelle reconductible, nous irons !
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