Je ne peux débuter ce meeting d’automne sans avoir une pensée pour notre
camarade Jérôme Desmares.
Jérôme est un camarade du syndicat Bernard Jean Floch qui est porté disparu
depuis le 4 septembre dernier.
Jérôme était membre de la CA de l’UD, trésorier de l’AFOC jusqu’en juin de
cette année. Date à laquelle, il a exprimé le souhait de se mettre en retrait de
la vie syndicale pour se recentrer sur la sienne.
Décision que nous avons respectée, naturellement.
Sa disparition laisse un sentiment d’incompréhension.
Au moment où nous ouvrons ce meeting, force est d’admettre que nous sommes dans une situation inédite, anxiogène, tant au niveau international qu’au niveau national.
Au niveau international, la guerre s’étend, se généralise. Un risque
d’embrasement du Moyen Orient n’est pas à exclure
Dans ces guerres comme dans toutes les guerres les premières victimes sont les
populations civiles, les travailleurs...
Me refusant à toute hiérarchisation dans l’horreur, je ferai mien cet extrait de
la résolution du CCN de Chalon sur Saône des 27 et 28 mars dernier :
« Le CCN réaffirme sa solidarité à l’égard des populations, des travailleurs et de
leurs syndicats partout où des conflits existent et affirment son soutien à
l’égard de toutes et tous qui militent pour la paix »
Notre vieille devise :
« Pain, Paix, Liberté »
est malheureusement d’actualité.
Nous pouvons nous féliciter que notre confédération ait su faire revivre celle-ci
et rappeler partout son exigence de paix.
Léo Jouhaux ne disait il pas : "l’union des travailleurs fera la paix dans le
monde" C’est à cela que nous devons tendre.
Pas de guerre sans économie de guerre.
Cette assertion m’amène à évoquer la situation nationale :
Le 9 juin dernier les élections européennes ont été pour Emmanuel Macron et
ses gouvernements, un véritable désaveu.
Le séisme est tel que celui-ci décide de dissoudre l’Assemblée Nationale. Les
électeurs seront appelés aux urnes les 30 juin et 07 juillet.
En fixant un tel calendrier, Macron espérait probablement exploiter, par là
même l’inquiétude suscitée par les résultats obtenus par l’extrême droite aux
élections européennes pour maintenir sa majorité.
Les élections législatives ont confirmé le rejet par la population des politiques
mises en œuvre par Macron et son gouvernement.
S’en est suivi une exploitation éhontée de la trêve des jeux olympiques pour
nommer un nouveau premier ministre 52 jours après les résultats des
législatives.
Durant cette période de vacance du pouvoir, les ministres démissionnaires ont
continué à poursuivre leur politique de casse sociale au travers de publications
de décrets : 4 900 décrets ont été publiés pendant cette période.
Le 5 septembre Michel Barnier est nommé premier ministre.
Cette nomination constitue un déni de démocratie. Michel Barnier étant issu
d’un des partis ayant recueilli le moins de voix lors des élections législatives.
Plus grave, cette nomination serait la résultante du caractère RN compatible de
Barnier et de son gouvernement !
Il est vrai que lorsque l’on écoute Bruno Retailleau, ministre de l’intérieur, on
peut retrouver dans ses propos des accents Le Péniste.
Le 1 er octobre est prononcé le discours de politique générale, au cours duquel
Michel Barnier feint de découvrir l’endettement de la France et annonce une
cure d’austérité sans précédent : Réduction de 41.3 milliards d’euros de la
dépense publique dont 20 milliards d’économie sur le budget de l’Etat.
Même François Fillon qui se disait à la tête d’un état ruiné n’était pas aller aussi
loin !
La sécu sera la première concernée par les annonces d’économies. Elle payera à
elle seule un tribut de 15 milliards dont 4 par le report de 6 mois, de la
revalorisation des pensions de base, soit leur indexation à l’inflation.
Les collectivités territoriales seront impactées pour 5 milliards d’euros soit
environ 55 millions d’euros en moins sur le budget de la région Bretagne avec
toutes les conséquences que cela aura.
Rappelons ici, la formule largement employée en son temps par Jean Claude
Mailly :
« Les politiques d’austérité sont triplement suicidaires : socialement, économiquement et démocratiquement. ».
Ces politiques d’austérité, nous ne pouvons, nous ne pourrons les accepter !
Ce qui signifie que nous devrons les combattre !
Comment accepter l’accélération du démantèlement de l’école publique -
moins 4 000 postes, de l’hôpital …de la protection sociale collective ?
Comment acceptez que le travailleur privé d’emploi, le migrant, l’étranger
devienne le bouc émissaire de politiques économiques profitant aux plus riches
et mettant à mal notre contrat social ?
Alors que les larmes et le sang sont promis aux travailleurs, les actionnaires
continuent de se gaver : En 2023 les dividendes distribués aux actionnaires
étaient de 63 milliards d’euros.
Au 2è trimestre 2024, ces dividendes étaient de 54.3 milliards soit une hausse
de 6.8 % par rapport à la même période l’an passé.
Le total des dividendes versés est estimé à 70 milliards pour 2024.
Mes camarades, plus que jamais la question de la répartition des richesses est
une question d’actualité.
Nous ne pouvons accepter la régression sociale.
Il nous faut la combattre !
Partout il nous faut revendiquer une augmentation générale des salaires,
l’égalité salariale femme- homme, l’arrêt des aides aux entreprises versées sans
contrepartie.
D’autant plus que les recettes fiscales de la France sont en progression de 3
milliards d’euros en 2024 par rapport en 2023.
Les politiques d’austérité que je viens d’évoquer sont la résultante de la
politique guerrière voulue par Macron : La loi de programmation militaire pour
les 5 prochaines années est de 423 milliards d’euros soit plus 6 fois que celui de
l’éducation nationale.
Nos camarades de FO défense rappellent à juste titre que cette somme
abyssale n’a pas pour objectif d’augmenter leur salaire, d’améliorer leur
condition de travail mais bien d’enrichir les marchands de canons.
"On croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels"
disait Anatole France
Il nous faut combattre cette course à l’armement qui menace la paix et nos
conquis sociaux.
Je ne peux conclure cette partie sur la situation nationale sans évoquer la
question des retraites.
Barnier déclare vouloir rouvrir la discussion avec les interlocuteurs sociaux mais
sans remettre en cause les 64 ans.
Notre revendication est le retrait pur et simple de cette contre-réforme.
Si nous devons entrer en discussion avec le premier ministre sur ce sujet, cela
ne peut être uniquement pour lui rappeler notre revendication du retrait et
non amendé le texte à la marge.
Dans le même esprit, il me parait urgent pour notre organisation de sortir du
carcan de la résolution générale du congrès de Rouen qui dit en substance
« retour à la retraite à 60 ans après 37.5 années de cotisation quand les
conditions seront réunies… »
Si l’on se situe du coté des travailleurs, les conditions sont réunies !
Si l’on se situe du côté des capitalistes, celles-ci ne seront jamais réunies.
Nous ne pouvons rester dans cet entre 2.
En 2023, les travailleurs, nos camarades, dans les manifestations contre la
réforme Macron des retraites revendiquaient le retour de la retraite à 60 ans.
Je suis convaincu que si voulons donner des perspectives aux travailleurs, il faut
revendiquer dès à présent, de manière forte, publique, le retour à la retraite à
60 ans.
Nous laisser déposséder de cette revendication historique par d’autres serait
dommageable.
Quelques mots sur notre département et notre UD pour conclure :
Notre département comme bien d’autres connait son lot d’entreprise en
difficultés, plans sociaux ….
Je pense naturellement à Néovia à Saint Nolff, Yves Rocher même si dans le cas
présent le plan social s’appelle GEPP, Forvia à Redon qui aura une résonnance
sur notre département, le ralentissement de l’activité dans le bâtiment, la crise
qui secoue la filière viande ….
L’emploi est une véritable préoccupation.
Vous le savez mes chers camarades, l’UD essaie de développer sa notoriété au
travers de sa communication numérique.
Je veux ici remercier sincèrement Tatiana qui effectue ce travail pour nous avec
beaucoup d’engagement.
Les élections TPE qui auront lieu du 25 novembre au 09 décembre.
65 000 salariés sont concernés par ce vote.
Cette élection participera à déterminer notre représentativité, nos
financements publics, notre nombre de conseillers prud’homaux dans le
Morbihan.
Cette élection doit être l’affaire de tous !
C’est l’opportunité de parler de syndicalisme, de notre organisation à des
salariés qui n’en savent rien.
Cette campagne doit l’occasion de nous développer.
Nous avons déterminé plusieurs axes de campagne :
- Numérique : les visuels proposés par Tatiana seront largement diffusés
- Par voie postale : en accord avec plusieurs fédérations nous avons choisi
de nous adresser aux électeurs TPE dans les branches professionnelles
où notre représentativité doit être consolidée. Ce sont 7000 enveloppes
à réaliser.
Nous avons besoin de vous !
- Physique : distribution de tracts dans les boites aux lettres des électeurs.
J’invite chaque syndicat, chaque camarade à regarder le listing de sa
commune et de participer à la diffusion de nos tracts.
Ensemble nous pouvons, nous devons réussir cette campagne qui doit
préfigurer une campagne d’adhésion.
Si nous voulons gagner, mes camarades sur les salaires, les retraites…Il nous
faut être plus nombreux et plus déterminés.
Merci de votre écoute.
FO56
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