SNLA-FO | communiqué de presse | Annulation des poursuites contre les personnes ayant protesté lors du concert de l’orchestre israélien IPO le 6 novembre dernier à la Philharmonie de Paris

FO 56
18 nov.
3 min de lecture

Syndicat National Libre des Artistes

Fédération des syndicats des arts, du spectacle, de l’audiovisuel, de la presse, de la communication et du multimédia

Non à l’instrumentalisation de l’art et de la création. Arrêt du génocide du peuple palestinien !

Selon le ministère de la Santé de Gaza, au 3 octobre, et depuis 2 ans, plus de 67 000 hommes, femmes et enfants ont été tués, et plus de 170 000 autres blessés. Depuis des mois, aux bombes s’est ajoutée la famine. En Cisjordanie occupée, l’armée israélienne comble de béton de nombreux puits, affamant et assoiffant les populations.

L’ONU qualifie le massacre du peuple palestinien par Netanyahu et son armée de « génocide », et celui-ci est poursuivi par la Cour pénale internationale.

C’est dans ce contexte que des personnes ont protesté jeudi dernier pendant le concert, contre l’accueil par la Philharmonie de Paris de l’Orchestre IPO, dont le chef soutient ouvertement les massacres. Après avoir été exfiltrées de la salle puis placées en garde à vue, elles sont maintenant poursuivies.

Pourtant, leur protestation les honore, tant il n’est pas acceptable qu’un tel concert ait pu être organisé sur le territoire.

Ces personnes ont protesté contre une opération politique de normalisation de l’État génocidaire d’Israël par le truchement d’un concert. Pour preuve : son ambassadeur était présent et a chanté l’hymne israélien, joué par l’orchestre. Cet orchestre n’est pas “indépendant”, mais une institution officielle israélienne, raison pour laquelle l’hymne israélien est joué et chanté après leurs concerts, qu’ils en préviennent ou non les organisateurs.

Dès vendredi, des chroniqueurs de médias et d’autres se sont émus de leurs protestations.

Les entend-on face au génocide d’un peuple ? Les a-t-on entendus lorsque le Freedom Theatre de Jénine a été détruit par les bombes, ses dirigeants arrêtés ? Ou lorsque des artistes israéliens, comme le chef d’orchestre Ilan Volkov, sont arrêtés parce qu’ils manifestent avec des milliers d’autres Israéliens contre le génocide, jusqu’aux portes de Gaza ?

Qu’en disent les médias ?

Le 23 septembre, Frédéric Souillot, au nom de la Confédération Force Ouvrière, demandait au Président de la République :

« La France doit procéder à une rupture des relations diplomatiques avec B. Netanyahou et son gouvernement, qui poursuit inlassablement son objectif de destruction de Gaza et des populations palestiniennes. »

Loin d’avoir répondu favorablement à cette demande, le gouvernement français poursuit sa collaboration, sous toutes les formes, avec l’État génocidaire d’Israël.

Fidèle à la tradition ouvrière et syndicale anti-guerre, anti-coloniale, de défense des peuples, de lutte contre l’oppression, le racisme et l’antisémitisme, le SNLA-FO continuera d’appeler les artistes à agir avec toutes et tous, avec toutes les organisations qui disent :

NON au génocide !
Arrêt immédiat du massacre !
Cessez-le-feu réel tout de suite !

Les artistes du groupe Massive Attack ont raison d’appeler « tous les musiciens » — et nous ajouterons tous les artistes — « à transformer leur tristesse, leur colère et leurs contributions artistiques en une action cohérente, raisonnée et vitale pour mettre fin à l’enfer indescriptible que vivent les Palestiniens, heure après heure ».

Le 12 novembre 2025