📢 InFO militante | Lidl : Une grève illimitée pour des conditions de travail décentes

FO 56
il y a 3 jours
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Trois mois après une grève très suivie au sein de l’enseigne, un nouveau mouvement de mobilisation s’est engagé le 15 mai avec l’entrée des salariés de Lidl dans une grève perlée illimitée. Au sein de l’intersyndicale, FO exige des conditions de travail décentes.

📢 InFO militante | Lidl : Une grève illimitée pour des conditions de travail décentes

Trois mois après un premier mouvement de grève marquant au sein de Lidl, FO, avec d’autres organisations syndicales, a lancé une nouvelle mobilisation. Le 15 mai, les salariés de l’enseigne (46 000 en France) ont été nombreux à débrayer. Sur de nombreux sites en France, ils se sont rassemblés devant les magasins, pancartes à la main, dénonçant des conditions de travail plus que dégradées. Dans leur communiqué commun, les syndicats dénoncent cette forte dégradation des conditions de travail, dont l’augmentation de la charge de travail pour les salariés, ce qui ruine leur santé.

Au cœur aussi de la protestation des salariés, leur refus de l’obligation de travailler les dimanches et jours fériés. Alors que ces de telles journées de travail étaient jusque-là fondées sur le volontariat, la direction entend les rendre obligatoires à partir du mois de juin.

Le nouveau durcissement de ton des salariés -après la mobilisation très suivie du 7 février- s’explique par l’absence de réponses de la direction aux revendications.

Nous avons envoyé plusieurs courriers aux directeurs, notamment à la direction centrale d’Allemagne, sans aucune réponse depuis trois mois, s’indigne Sabine Pruvost, déléguée FO au sein de Lidl. L’intersyndicale a donc décidé de lancer une grève perlée illimitée : les salariés peuvent débrayer entre une heure et quatre jours du jeudi au dimanche. Une mobilisation qui inscrit leur détermination dans la durée.

Depuis le 15 mai, date de lancement de la première semaine de la mobilisation, on a vu beaucoup d’actions, très diverses, dans toute la France.

Certains salariés ont débrayé, d’autres ont ouvert les magasins plus tôt ou plus tard…, indique la militante. Il est difficile de déterminer le taux précis de grévistes sur les 1 600 magasins et 27 directions régionales. Mais force est de constater que les salariés s’emparent de ce mouvement.

Polyvalence accrue et salariés en souffrance

Il faut dire que les employés sont à bout, constate Sabine Pruvost. Depuis le début de l’année, FO pointe une baisse drastique des effectifs, Sabine Pruvost précisant qu’en deux ans, nous avons perdu 2 000 salariés. La militante souligne l’épuisement et la souffrance au travail des salarié. De la souffrance physique parce que le métier est loin d’être simple. On exige des salariés une forte polyvalence et donc beaucoup de réactivité : ils doivent passer des caisses aux rayons, puis réceptionner les commandes, cela à un rythme très rapide. Pour Nathalie Denis, de la FGTA-FO, les conditions de travail au sein de Lidl reflètent celles du secteur de la grande distribution. Dans cette enseigne, la polyvalence est poussée à l’extrême, mais on voit que c’est une tendance lourde dans tout le secteur.

De cette polyvalence imposée découle aussi une fatigue morale. Les employés ont l’impression de faire du travail bâclé, de ne jamais avoir le temps de finir leurs tâches, souligne Sabine Pruvost qui dénonce une course à la performance. Cerise sur le gâteau, la journée de travail obligatoire le dimanche se ferait qu’à moyens constants.

Nous demandons des embauches. On a besoin de bras pour faire du bon travail dans de bonnes conditions, martèle la militante.

Une course à la performance

FO déplore l’absence actuelle de dialogue social menant à cette situation conflictuelle. Auparavant, il y avait un dialogue avec la direction, on trouvait des compromis. Là, on a aucune réponse et l’impression que tout le monde s’en fout. se désole Sabine Pruvost. Dans ce changement d’attitude de la direction, seraient en cause les mauvais résultats de l’entreprise qui fait donc la course au moindre coût, notamment les frais de personnels. Nous avons eu une première réunion en mai pour parler des comptes de Lidl. Une seconde est prévue en juin, et à la suite de cela, nous verrons si nous lançons un droit d’alerte. Car pour nous, il n’y a pas de réelles problématiques financières dans l’entreprise., indique la militante. Mais la direction, visant les économies, continue à tenir un discours faisant penser à un Quoiqu’il en coûte à la santé des salariés. C’est un secteur très concurrentiel. Et les enseignes se livrent à une guerre des prix pour laquelle elles cherchent à diminuer leurs coûts au maximum. Or cette guerre, ce sont les salariés qui en payent le prix fort à travers des conditions de travail de plus en plus insupportables. Une situation que FO n’entend pas tolérer.