Ouest-France Pauline DECKER - Publié le 10/11/2022 à 09h00
Le virage serré opéré par le groupe Yves Rocher lors de son dernier comité social et
économique central, début octobre 2022, suscite une vive inquiétude chez le
syndicat Force ouvrière. L’avenir du site de Ploërmel (Morbihan) pourrait bien être
sur la sellette. Des délégués syndicaux ont rencontré le maire, Patrick Le Diffon, ce
mercredi 9 novembre 2022.
Nadine Doudard, déléguée syndicale centrale Force ouvrière (FO) du groupe Yves Rocher,
Pierrick Simon, secrétaire général de l’Union départementale de Force ouvrière et Nelly
Mauvoison Simon, déléguée syndicale FO sur le site ploërmelais, ont rencontré le maire de
Ploërmel, Patrick Le Diffon, à l’hôtel de Ville, ce mercredi 9 novembre 2022.
Une « boîte de Pandore » a-t-elle été ouverte lors du dernier comité social et
économique central (CSEC) du groupe Yves Rocher, début octobre 2022 ?
C’est ce que redoutent de nombreux salariés, après que l’entreprise de cosmétiques, fleuron
industriel morbihannais, a reconnu « des coûts fixes trop élevés mettant à mal
notre compétitivité » sur ses trois sites de production à La Gacilly, Ploërmel et Rieux (Morbihan). Et engagé une nouvelle démarche GEPP
(gestion des emplois et des parcours professionnels) avec les partenaires sociaux.
Dans le viseur, en particulier, le site de Ploërmel où la pyramide des âges est la plus
vieillissante, avec plus de 50 % des 108 salariés en CDI âgés de plus de 56 ans.
Lire aussi :
En Bretagne, la stratégie du groupe Yves Rocher suscite l’inquiétude des salariés
Ce mercredi 9 novembre 2022, une délégation Force ouvrière (FO) formée par Nelly
Mauvoison Simon, déléguée syndicale sur le site ploërmelais, Nadine Doudard,
déléguée syndicale centrale du groupe et Pierrick Simon, secrétaire général de
l’Union départementale, a rencontré le maire de Ploërmel Patrick Le Diffon, pour lui
faire part de sa vive inquiétude quant à une stratégie « impactante tant sur
l’économie du territoire que sur sa population ».
Un expert missionné par les syndicats
« Le mot fermeture n’a pour l’instant jamais été prononcé par le groupe Yves
Rocher. Pourtant, l’issue paraît évidente pour le site de Ploërmel. Sincèrement,
on ne l’a pas vu venir. Au printemps dernier encore on parlait de nouveaux
projets… », se désole Nelly Mauvoison Simon. Le document GEPP, qui devrait être
normalement signé le 22 novembre 2022, fait pour l’heure l’objet de négociations. Et
grincer des dents.
Fait inédit au sein de l’entreprise, où « le dialogue social a toujours été ouvert »,
les représentants syndicaux viennent de nommer un expert d’un cabinet d’audit en
comptabilité pour évaluer la situation du groupe. « Il devrait rendre ses
conclusions mi-décembre 2022, si la direction consent à lui donner tous les
documents demandés. Ce qui n’est pas le cas pour le moment. Nous ne
signerons rien avant. Ça serait comme signer un chèque en blanc », détaille la
délégation.
Au cœur des négociations ? Les conditions de départ et de reclassement. « Car
dans ce nouveau document GEPP, le groupe a injecté une partie « plan social »
qui ne dit pas son nom. Comment se fera l’accompagnement vers la sortie ?
Quel budget y sera alloué ? Quels sont les critères d’âges définis ? Quid de la
rémunération pour les salariés qui refuseraient d’être transférés vers les sites
de Rieux ou de La Gacilly ? Les salariés se doutent que le site va fermer, mais
ne savent pas à quelle échéance. Et ne connaissent pas leurs marges de
manœuvre », exprime Pierrick Simon, se défendant cependant de « toute défiance.
On veut juste des réponses. En cela, l’expert missionné va les obliger à se
dévoiler… »
Deux lignes de Ploërmel transférées à Rieux d’ici septembre 2023
Selon les délégués syndicaux, deux lignes (maquillage et brumes pour cheveux)
devraient d’ores et déjà être transférées à Rieux d’ici « septembre 2023 ». Une
première restructuration qui devrait impacter « un peu moins de la moitié des 108
salariés de Ploërmel ».
Patrick Le Diffon, attentif à l’interpellation des syndicats, leur a expliqué s’être
entretenu avec Jacques Rocher directement : « Il m’a dit qu’il n’y aurait pas de
licenciements secs. Mais je comprends votre inquiétude. Le dialogue social est
possible quand les choses sont mises à plat. »
Dans l’attente de réponses, les syndicats ont décidé de reporter d’un an l’élection de
nouveaux représentants, qui devait avoir lieu mi novembre 2022, afin de proroger
leurs mandats jusqu’en novembre 2023 « pour garder les mêmes interlocuteurs ».
Dans une séquence qui pourrait tourner au bras de fer.
Approuvez-vous la mesure permettant de racheter ses RTT ?
Sollicité par Ouest-France ce mercredi 9 novembre 2022, le groupe Yves Rocher n’a
pas répondu à nos demandes.
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